21 Janvier 2010
Jamais ces trois prénoms déclarés à l’état-civil
A la mairie, il n’y aura aucun acte de naissance
C’est la cruelle réalité de ma vie : je suis stérile
Un manque horrible, une insupportable absence
Aux yeux des gens, nous sommes des sous-femmes
Nous n’existons pas ou si peu : quantité négligeable
A part nos intimes, on feint d’ignorer notre drame
Pour les autres, nous sommes limite infréquentables
A la télévision, dans les magasins, dans les journaux
Tout est fait pour nous rappeler, sans cesse, ce vide
Reportages récurrents sur la natalité et son haut niveau
La quinzaine Bébé et en librairie, multitudes de guides
L’égoïsme des parents et leur famille tout à leur bonheur
Les futures mères qui se pavanent avec leur gros ventre
Sans penser aux femmes comme moi et à notre malheur
De l’attention de tout le monde, elles en sont le centre
Le pire est sûrement les réflexions faites par ces personnes
Du genre : «Tu n’y connais rien, tu n’as jamais eu d’enfant»
Je me renferme sur moi-même pour éviter les fanfaronnes
Je vis, en silence, avec ma souffrance de ne pas être Maman.
M.M. – 21 janvier 2010